Les Lances


Typologie

Ces fers de lance étaient conçus dans des métaux ferreux..

La hasta

Bagage de base de toute armée antique, la lance (lat. hasta) a accompagné tout individu en âge de combattre. Toutefois, chez les Germains elle revêtait une importance particulière puisque seuls les hommes « libres » étaient autorisés à la tenir doublée d’un bouclier. Son port était admis lors des assemblées et des conseils. L’étude des ensembles funéraires permet d’évoquer des fonctions différentes selon les types de profils retrouvés. Les variations entre les modèles sont nombreuses, elles sont liées aux populations, aux influences culturelles et aux usages. Les fers longs très effilés blessaient les parties découvertes du corps, mettaient l’adversaire à terre rapidement, ou sectionnaient les tendons des chevaux de la cavalerie.

La framée (appelée lance mérovingienne)

La framée recevait une longue hampe poursuivie d’une grande pointe. Très résistante et assez lourde, elle pouvait être utilisée par des cavaliers pour traverser un adversaire ou un bouclier facilement.

Ci-dessous. Reconstitution d’une framée mérovingienne. Découverte du Donon (Vosges). VI ème siècle ap.J.C.

L’angon

L’angon est l’arme franque par excellence, évolution du pilum romain, elle s’est diffusée en Occident. Sa hampe longue et fine se terminait par une pointe en losange effilée équipée de barbillons rétractables. Une fois fiché dans un bouclier ou un adversaire, ce javelot devenait quasiment impossible à retirer : les ailettes se dépliaient et rendaient la protection obsolète. Inutile de préciser qu’il provoquait des blessures considérables et une mort inévitable si le guerrier n’était pas protégé.

Ci-dessous: reconstitution d’un Angon, par Patrick Barta

Techniques de combat

Si la lance et le bouclier sont complémentaires, les combats à la lance seule devaient certainement exister (guerrier sans bouclier ou bouclier inutilisable). Il existe dans les tourbières du Danemark une série de fers de lance, ainsi que de scramasaxes portant de larges encoches sur les tranchants. Les angles d’attaques et les impacts démontrent la réalité de lutte d’escrime ou du moins de parade, avec lances et couteaux de combat.

Musée de Vimose (Allemagne). Fers de lances présentant des entailles larges et profondes. (photo Ordalies)
Musée de Vimose (Allemagne), croquis représentant les différentes techniques de combats et de parades à la lance et au scramasaxe. Ces données reposent sur les encoches présentent sur les fers de lances et les bois qui ont été découverts dans la tourbière. (photo Ordalies)