Les types
La proportion de guerriers coiffés de casques dans l’armée antique tardive est impossible à dégager. Si l’armée romaine pouvait se targuer de disposer d’ateliers afin d’équiper ses soldats, il n’en est pas de même pour d’autres troupes, notamment chez les Germains.
Damien Glad (docteur en archéologie, chercheur associé à l’UMR 8167 « Orient et Méditerranée » et au CRAHAM de Caen) détailles les modèles tardo-antiques présents dans l’armée dans un article : Glad D., « Les casques romains tardifs et protobyzantins dans l’historiographie européenne », Bulletin de la Société Tournaisienne de Géologie, 2009, Préhistoire et Archéologie, XI/6, p. 177-194.
Les casques dits « Spangenhelm »
Le « Spangenhelm » (all.) est un type prestigieux de casque composite en fer et bronze/laiton, riveté. Les éléments non ferreux sont plaqués d’or ou d’argent, tout en étant décorés à la technique du repoussé. La recherche nous suggère que ces casques sont issus d’ateliers romano-byzantins, et ont été probablement offerts comme cadeaux diplomatiques le plus souvent à des chefs de guerre afin de s’attirer leur bienveillance. Ces pièces d’une richesse exceptionnelle ont donc été réservées à l’aristocratie germanique ou à de riches dignitaires. Nous disposons à travers l’Europe d’une trentaine de spécimens, complets ou partiels, dégagés en contexte funéraire ou lors de découvertes fortuites depuis le début du XIXe s. Bien évidemment, il a existé des modèles plus ordinaires composés de calottes en fer rivetées, portés par des guerriers plus modestes. Ce sont davantage des productions locales issues de régions contrôlées par des populations germaniques : le casque dit « de Trivière » en est un exemple (Hainaut, premier de ce type trouvé en Belgique – musée de Mariemont). Ces protections, même les plus simples, devaient rester rares et chères. Cet élément était sans doute luxueux dans l’équipement d’un guerrier, en témoignent le peu de découvertes parmi la multitude de nécropoles étudiées datées des IVe–VIe siècles.
Modèles orientaux
De modèles de types plus orientaux, issus des peuples d’Asie centrale, ont fait leur apparition au cœur du continent européen. Composé de fines lamelles de métal (fer ou bronze) assemblées entre elles avec des agrafes (métal ferreux ou ligatures de cuir), le casque se ferme par un demi dôme (fer ou bronze) surmonté d’un panache (crin de cheval ou plumes). Ces casques avaient plusieurs avantages : aisés à fabriquer, ils étaient constitués de matières premières peu coûteuses et se réparaient facilement. Il n’en reste pas moins ces plaques fines offraient une faible protection par rapport à des casques plus lourds. Il est probable que ces pièces aient été destinées à des cavaliers plus qu’à des fantassins. Ces modèles ont évolué et ont trouvé un développement notable à partir du milieu du VIe siècle dans les populations d’origines lombardes (Italie).